En décoration, on s’aperçoit que certaines couleurs mises côte à côte se marient mieux entre-elles que d’autres. Les couleurs entretiennent un dialogue, dans un langage esthétique particulier, qu’il nous revient de bien déchiffrer pour réussir sa décoration.
Le cercle chromatique ou nuancier circulaire exprime d’une manière rapide et visuelle les relations entre les couleurs et permet de comprendre comment les couleurs sont en harmonie, lesquelles sont complémentaires, chaudes ou froides. En tant qu'architecte d'intérieur et décorateur à Alès, j'utilise fréquemment le cercle chromatique.
Le violet et le jaune, par exemple, sont des couleurs qui se répondent par un contraste de luminosité et de clair-obscur très agréable à l’œil. Le rouge et le vert offrent un contraste énergétique et vivifiant. L’orange et le bleu m'offrent un contraste chaud-froid sensuel et doux.
Couleur primaire :
Une couleur primaire ne peut être créée par le mélange d'autres couleurs. En mélangeant les couleurs primaires entre elles, on obtient toutes les autres couleurs. Les trois couleurs primaires sont le ROUGE, le JAUNE et le BLEU. En imprimerie et en arts plastiques, on utilise le magenta (un rouge un peu plus rosé), le jaune et le cyan (un bleu) car ils conviennent le mieux aux mélanges et permettent d'obtenir des couleurs secondaires plus équilibrées. Le mélange de ces 3 couleurs primaires donne le noir.
Couleur secondaire :
On obtient une couleur secondaire en mélangeant deux couleurs primaires entre elles. Le rouge (magenta) et le jaune donnent l'orangé, le jaune et le bleu (cyan) donnent le VERT, et le rouge et le bleu (cyan) donnent le violet.
Couleur intermédiaire :
En mélangeant une couleur primaire à une couleur secondaire, on obtient une couleur intermédiaire, par exemple, le jaune-orange.
Couleurs complémentaires :
Les couleurs qui se trouvent opposées dans le cercle chromatique sont appelées couleurs complémentaires. Par exemple, la couleur complémentaire du rouge est le vert (obtenu en mélangeant les deux autres couleurs primaires, le jaune et le bleu (cyan)). La complémentaire du bleu est l'orangé (mélange de jaune et de rouge (magenta)), et la complémentaire du jaune est le VIOLET (mélange de bleu (cyan) et rouge (magenta)).
Couleurs chaudes :
Couleurs allant du jaune au rouge-violet sur le cercle chromatique, c'est-à-dire : jaune, jaune-orangé, orangé, rouge-orangé, rouge, rouge-violet.
Cependant, à cause du phénomène d'interaction des couleurs, une teinte comme le rouge-violet peut paraître plus chaude si elle est placée à côté d'une couleur froide, comme un vert, ou plus froide si elle est placée à côté d'une couleur chaude, comme un orangé.
Couleurs froides :
Couleurs allant du bleu-violet au jaune-vert sur le cercle chromatique, c'est-à-dire : bleu-violet, bleu, bleu-vert, vert, jaune-vert.
Cependant, à cause du phénomène d'interaction des couleurs, une teinte comme le jaune-vert peut paraître plus froide si elle est placée à côté d'une couleur chaude, comme un rouge, ou plus chaude si elle est placée à côté d'une couleur froide, comme un bleu.
Couleurs pâles ou claires :
Teintes contenant plus ou moins de BLANC.
Couleurs foncées ou sombres :
Teintes contenant plus ou moins de NOIR.
Couleurs saturées ou lumineuses :
Teintes pures ne contenant en principe ni blanc, ni noir, ni gris, ni couleur complémentaire. Cependant, cette définition peut être nuancée, ce qui étend un peu la palette des teintes saturées. Par exemple, la palette des bleus saturés ne se limite pas au bleu pur ; des bleus contenant du blanc ou du noir peuvent être encore considérés comme saturés. À l'opposé, l'orangé contenant du noir, même en petite quantité, est insaturé parce qu'il devient brunâtre.
Couleurs insaturées ou atténuées de gris :
Teintes contenant plus ou moins de gris ou de leur couleur complémentaire. Les théoriciens de la couleur emploient aussi l'expression « couleurs ternes » pour désigner ces couleurs. Cette expression ne véhicule aucun sens péjoratif.
Harmonie : En décoration, on parle d'harmonie lorsque des teintes créent une combinaison agréable à l'œil.
Le Paint Café a adopté le vocabulaire du système de Munsell, The Munsell System of Color Notation. Dans le système de Munsell, les couleurs sont ordonnées dans un espace en trois dimensions qui ressemble à un arbre. Le tronc (l'axe vertical) constitue une échelle de tons neutres de gris, le noir étant placé à la base et le blanc à la cime. Les teintes sont situées sur un cercle chromatique entourant le tronc. Les axes horizontaux, de longueurs variables, représentent le degré de saturation de chacune des teintes.
Le système de Munsell, architecte d'intérieur reconnu mondialement, décrit chaque couleur selon 3 attributs : la teinte, la clarté et la saturation. Ces termes permettent à tous ceux qui s'intéressent à la couleur, de parler le même langage.
Teinte :
La teinte est la qualité qui distingue une couleur d'une autre. C'est ce qui différencie le bleu du jaune, par exemple.
Cercle chromatique :
Représentation ordonnée des couleurs qui permet de structurer la perception des tons (voir sa représentation en bas de page). C'est un outil trés utilisé par Jean-Luc Pradeilles, architecte d'intérieur à Alès, Gard.
Clarté :
La clarté réfère à la position relative d'une teinte par rapport à l'échelle verticale des gris. La clarté permet de qualifier une teinte de pâle ou foncée, ou encore de claire ou sombre.
Saturation :
La saturation est le degré d'éloignement horizontal entre une teinte et le gris neutre de même clarté qu'elle sur l'échelle des gris. C'est ce qui permet de qualifier une couleur de saturée ou insaturée, ou encore de lumineuse ou atténuée. En ajoutant du gris, on rend la teinte moins saturée, ou plus insaturée. On pourrait également modifier la saturation d'une teinte en lui ajoutant de sa complémentaire.
Les sept contrastes de la couleur
Les sept contrastes de la couleur, tels que décrits par Johannes Itten, peintre et théoricien de la couleur dans son Art de la couleur, sont à la base de presque tous les effets de couleur utilisés en design d'intérieur.
Contraste de la couleur pure en soi :
L'opposition entre des couleurs saturées nettement différentes. Ce contraste est au plus fort lorsqu'il oppose trois couleurs primaires.
Contraste clair-obscur :
L'opposition entre une couleur pâle et une couleur foncée, une couleur claire et une couleur sombre. Dans une palette monochromatique, appelée aussi camaïeu, l'utilisation de ce contraste donne de la profondeur à l'ensemble. Par contre, dans une palette composée de différentes couleurs, l'absence de ce contraste, ou l'utilisation de teintes de clarté équivalente, aide à apparenter entre elles des teintes différentes.
Contraste chaud-froid :
L'opposition entre une couleur chaude et une couleur froide. Ce contraste a pour effet de faire paraître les teintes chaudes plus chaudes lorsqu'elles sont placées près de teintes froides et vice-versa. Ce contraste, qui aide à équilibrer un schème de couleurs, est présent dans plusieurs des palettes de la Collection Harmonies.
Contraste des complémentaires :
L'opposition entre les couleurs diamétralement opposées sur le cercle chromatique. L'utilisation de ce contraste contribue de façon fondamentale et naturelle à l'équilibre d'une composition chromatique.
Contraste simultané :
L'opposition entre deux couleurs qui ne sont pas exactement complémentaires. Dans ce cas, les couleurs semblent se repousser et vibrer car l'œil cherche à les rapprocher de leur complémentaire exacte. L'emploi de ce contraste rend les compositions chromatiques plus vivantes et plus intéressantes.
Contraste de qualité :
L'opposition entre une couleur saturée et une couleur insaturée, ou une couleur lumineuse et une couleur atténuée (à laquelle on a ajouté du gris ou de sa couleur complémentaire). Ce contraste existe seulement si les couleurs insaturées prédominent largement.
Contraste de quantité :
L'opposition entre peu et beaucoup, petit et grand. La surface consacrée à chaque couleur influence leur impact dans une composition. Pour créer une composition équilibrée, il ne suffit pas de consacrer des surfaces égales à chaque couleur, il faut également tenir compte de la clarté et de la saturation de chacune des teintes. Plus une teinte est claire, plus son impact est puissant et moins on devrait lui consacrer d'espace. Plus une couleur est saturée ou lumineuse, plus son effet est puissant.
Jean-Luc Pradeilles, décorateur et architecte d'intérieur à Nîmes et Alès, Gard.